Imaginez un univers où les héros des jeux vidéo se rassemblent pour combattre une menace bien réelle : l’extrême droite. Une mobilisation inattendue, mais ô combien cruciale, qui secoue le monde virtuel et le monde réel. Mais pourquoi un tel engagement ? Plongeons au coeur de cette alliance aussi singulière que nécessaire.
Une prise de conscience collective dans le secteur vidéoludique #
« Il est impératif de limiter la présence de l’extrême droite aussi bien dans nos vies que dans les jeux vidéo que nous créons et consommons », ont plaidé dix associations influentes comme Afrogameuses, qui milite pour une meilleure représentativité des femmes noires, et Furax, qui lutte contre les violences faites aux femmes dans le monde du streaming. Ce message montre l’importance de se mobiliser contre la montée de l’extrême droite.
La montée de l’extrême droite : une menace pour l’industrie du jeu vidéo #
Le collectif avertit « de la montée de la haine dans le contenu des jeux ». Depuis le score du Rassemblement national (RN) aux européennes, plusieurs acteurs de l’industrie ont exprimé leur inquiétude. Par exemple, Jehanne Rousseau, co-fondatrice du studio français Spiders, a déclaré : « Le RN et l’extrême droite sont une menace trop effrayante pour que je reste silencieuse ».
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Le choix politique des créateurs de jeux vidéo #
Julien Moya, créateur de « Chants of Sennaar » et élu en mars meilleur jeu vidéo français de l’année aux Pégases, a pris position en déclarant : « Je voterai bien évidemment pour le Nouveau Front Populaire aux législatives et vous appelle toutes et tous à le faire ». Ces déclarations montrent un engagement marqué de la part des créateurs de jeux vidéo contre l’extrême droite.
Un électrochoc dans l’industrie vidéoludique #
Pour Olivier Mauco, enseignant à Sciences Po et spécialiste des jeux vidéo et de la politique, le résultat des élections européennes a agi « comme un électrochoc ». « C’est la première fois qu’ils prennent vraiment position sur un sujet qui ne touche pas à l’écosystème du jeu vidéo », a-t-il affirmé, indiquant une forme de maturité sur ces questions.
Malgré tout, Mauco nuance : « Ce ne sont que quelques voix, ce n’est pas le gros de l’industrie ». Cependant, certains grands noms avaient pris position lors de l’invasion de l’Ukraine ou des manifestations Black Lives Matter.
Les streamers en première ligne #
La mobilisation est particulièrement visible chez les streamers. Le vidéaste Squeezie, avec ses 18,9 millions d’abonnés, s’est positionné contre le RN dans une longue lettre à ses abonnés. Mistermv, vétéran de la scène gaming de Twitch, et Ponce, un autre streameur influent, ont également pris la parole pour dénoncer l’extrême droite.
Les défis de la prise de position politique dans le jeu vidéo #
Difficile toutefois d’évaluer l’impact de ces prises de position. Une partie de la communauté des joueurs rejette tout discours politique, préférant se concentrer sur l’aspect ludique des jeux. Jennifer Lufau, fondatrice d’Afrogameuses, espère que « les gros studios, c’est le nerf de la guerre » finiront par se joindre à cette mobilisation.
Cette mobilisation exceptionnelle dans le monde du jeu vidéo représente un élément de conscience politique et sociale croissant au sein d’une industrie souvent perçue comme apolitique. Le chemin à parcourir reste encore long, mais les premières briques d’un changement significatif sont posées.
Plan de l'article
- Une prise de conscience collective dans le secteur vidéoludique
- La montée de l’extrême droite : une menace pour l’industrie du jeu vidéo
- Le choix politique des créateurs de jeux vidéo
- Un électrochoc dans l’industrie vidéoludique
- Les streamers en première ligne
- Les défis de la prise de position politique dans le jeu vidéo